3eme partie
Boufaréo
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Les
miracles de cette nuit, je ne peux pas vous les raconter tous. D'
abord parce qu'il y en a trop, ensuite parce que le bon Dieu, il aime
faire plaisir mais ça l'agace quand on le crie sur les toits. Et d'abord la bonne nouvelle et la jolie musique il y avait au moins quelqu'un à Bethléem sur qui elle e faisait pas d'effet. C' était ce santon de Roustido ! A Bethléhem, il n'y avait que lui de riche : Il avait des champs d'oliviers, des champs d'amandiers, des hectares et des hectares de pommes d'amour, et plus il gagnait de sous plus son coeur devenait sec. On ne vous l'a pas dit dans l' histoire sainte, pour ne pas lui faire de peine, mais c'est lui qui à mis à la porte Saint Joseph et la Sainte Vierge, en les traitant de mendiants et de vu-nu-pieds. Voila comment était Roustido. |
Et
pourtant sa fille Mireille, il n'y avait pas plus jolie, il n'y avait
pas plus gentille, plus plaisante à regarder, plus aimable.
C'était une fille sage et patiente, mais elle était
amoureuse de Vincent. Un brave petit bien propre, bien clair, mais
lui, il n'avait pas le sou. Il gagnais sa vie à garder les taureaux dans la palvestre ce qui n'a jamais enrichi personne. Et le dimanche il faisait du galoubet avec les tambourinaïres de Bethléhem. Tout ce qu'il possédait au monde, c'était son cheval, son trident, son tambourin et son galoubet. Quand Mireille avait parlé de Vincent à Roustido, il avait failli mourrir de suffocations. C'était il y a un an; et depuis sa réponse avait toujours été la même : " Je ne donnerai jamais ma fille à un pauvre. " Mireille était sage et patiente. Elle avait essayé jour après jour de fléchir la volonté paternelle, mais le vieux était tétu comme un âne corse. Alors ce soir là, après le diner, dans la grande salle à manger provençale, le diner silencieux, comme le diner de tous les soirs, Mireille avait mis son beau costume d'arlésienne et elle était partie de chez elle pour ne plus jamais y revenir Et Roustido, au trois-quart fou, battait la campagne en criant : "Mireille, Mireille ! " Mais Mireille ne l'entendait pas, elle était dans les bras de Vincent et elle disait qu'elle y resterait toute sa vie. Vincent, lui était un garçon raisonnable et il commençait à s'inquiéter. |
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Vincent
: |
Tu
vas te faire crier de rentrer si tard ! |
Mireille
: |
Ca
m'est égal, je ne veux plus rentrer à la maison |
Vincent
: |
Elle
est pourtant belle ta maison. |
Mireille
: |
Oh
! Oui elle est belle et bien chauffée, il y a de la plce pour
100 personnes, et à manger pour 25 ans. N'empêche mon
père a mis à la porte deux pauvres gens qui étaitent
venus demander asile pour la nuit. C'est ce qui m'a décidé
à partir. |
Vincent
: |
Tu
as bien réflêchi ? |
Mireille
: |
Je
ne veux plus le voir. Je veux rester avec toi. |
Vincent
: |
Tu
veux qu'on s'enlève ? |
Mireille
: |
Oh
oui ! Enlevons-nous ! |
Vincent
: |
C'est
un gros pêcher tu sais ! |
Mireille
: |
Le
bon Dieu nous pardonnera va ! |
Vincent
: |
Mais
ton père, il va en faire une maladie, en plus on dira que sa
fille est une moins que rien et ça risque de le faire battre
aux élections. |
Mireille
: |
Tant
pis pour lui ! |
Vincent
: |
Tu
es décidée ? |
Mieille
: |
Oui
je t'aime, on s'enlève où je me tue. |
Vincent
: |
Ne
parle pas de malheur, puisque c'est comme ça que tu le veux,
moi je te veux aussi. |
Vincent
: |
Je
vais chercher le cheval et en route pour le Vacares. |
Boufaréo
: |
Eh
bien ! Tenez voir un peu comme il est brave le bon Dieu. Il est plus
brave que vous pensez. Il n'a pas de rencune. Roustido a failli faire mourrir de froid le petit Jésus dans le ventre de sa mère, ca c'est une chose qu'un Père n'oublie pas. Le bon Dieu lui a déja pardonné. Il a demandé à mes collègues, les anges, de jouer un air qui n'est pas au programme. |
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CHANT - |
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Mireille
: |
Tu
as entendu ? |
Vincent
: |
Ouai
! On dirait les cigalous ! |
Mireille
: |
Je
me sens comme si j'étais toute petite ! |
Vincent
: |
Quand
tu étais toute petite et tu te promenais aux alicans, je t'aimais
déjà. |
Mireille
: |
Moi aussi, je t'aimais. Et dis ! Il ne faut pas qu'on s'enlève ! |
Vincent
: |
C'est toi qui me l'as demandé ! |
Mireille
: |
J'étais folle, ceux qui s'aiment n'ont pas besoin de se cacher. |
Vincent
: |
Je ne demande pas mieux de te mener devant le Maire. |
Mireille
: |
Mène-moi d'abord voir ce petit bébé qui vient de naître. |
Vincent
: |
Je te mènerai où tu voudras, entre nous soit dit : Les femmes c'est un peu difficile à comprendre ! |
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CHANT - |
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Boufaréo
: |
Et
tout à coup je dressais l'oreille, quelqu'un chantait... Un homme, pas un ange... et là, j'en sais pas plus que vous, je l'écoute. "Je sais qui il est, je ne sais pas ce qu'il veut" |
Le
berger : |
Moi,
vous ne me connaissez pas encore, je suis le berger. L'hiver ici,
l'été dans les Alpes, toujours seul avec mes brebis
et mon chien. Quand le mistral s'est arrêté j'ai été
le premier à entendre le silence. J'ai l'ouie tellement fine,
et le silence ça fait tellement plus de bruit qu'un chant de
grillons. De toutes les musiques j'en ai pas perdu une goutte. Je
sais qu'il se passe quelque chose de pas ordinaire, quelque chose
de bien et que c'est la joie qui nous arrive. Et ça me fait
plaisir, parce que moi, qui ne voit jamais personne, les gens je les
aime bien. Et ce petit qui vient de naître, je sais qu'il veut
du bien à tout le monde et je lui dis merci. Seulement je n'irai pas le voir, je serai peut-être le seul mais j'irai pas parce-que j'avais un chien et il est mort ce matin. Or toute la joie du monde elle me passe a côté, depuis 10 ans on vivait ensemble mon chien et moi, et maintenant il est dans mes bras, tout raide, tout froid, tout mort. Je ne suis pas de ceux qui se plaignent,qui blasphèment, je n'ai pas l'esprit revendicateur, je demande pardon au petit qui vient de naître ce n'est pas de sa faute, mais puisque mon chien est mort, il se passera de moi. Il auront du bonheur sur les lèvres et dans les yeux et moi je ferai une figure d'enterrement. Non, je reste avec toi mon brave chien. Tu te souviens comme tu aimais que je te gratte la tête. Tu savais pourtant donner de la gueule; mais tu poussais un petit gémissement de plaisir,comme un homme qui s'étire. Quoi ! Mais ce n'est pas possible mon chien !!! Petit Jésus, mon troupeau je te le donne et mon chien, si tu me le demande, je te le donnerai aussi ! Mais tu me le demanderas pas hein ! tu me le demanderas pas ? |
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MUSIQUE - |